Roadtrip culturel

Histoire d'eau

Avant que les Grands Nancéiens ne découvrent, le 1er avril prochain, Nancy Thermal et profitent des bienfaits de l’eau de source, partons à la découverte des fontaines et des lavoirs de nos communes. Témoins de la vie quotidienne de nos ancêtres, ces points d’eau, situés au centre des villages, furent longtemps des lieux de rencontres et d’échanges. En pierre brute ou ouvragée, à ciel ouvert ou sous un toit de tuiles, ces édicules ont tous une histoire.

1. À Nancy, la fontaine Wallace.

Dans les années 1870, alors que la distribution de l’eau est une question de santé publique, le généreux philanthrope britannique Richard Wallace a voulu faciliter l’accès à l’eau potable en offrant une cinquantaine de fontaine à la Ville de Paris. Nancy est une des rares villes à en posséder une également. Ces « brasseries des quatre femmes », telles qu’elles ont été appelées alors, se reconnaissent toutes aux quatre personnages féminins supportant une coupole ornée de dauphins, personnifiant à la fois les quatre saisons et les quatre vertus (la bonté, la simplicité, la charité et la sobriété). La fontaine Wallace nancéienne a retrouvé sa superbe, place du Colonel Fabien à proximité de la basilique Saint-Epvre, à la suite d’une campagne de travaux de restauration réalisés par la Ville de Nancy avec le soutien d'une opération de mécénat.


2. Laxou, la fontaine en pierre d’Euville

Construite à la confluence de nombreux ruisseaux qui dévalaient ses coteaux, Laxou est une ville d’eau. En atteste ses nombreuses fontaines. La fontaine en pierre d’Euville a été entièrement restaurée en 2019 et trône place de la Liberté. Place du Jet d’eau, la grande fontaine construite en 1865 était un lieu de vie incontournable de la commune. Laxou possède aussi une fontaine venue des Vosges et installée au début des années 70 dans le parc du Champs-le-Bœuf. Autre époque, autre style, place de l’Europe, une fontaine contemporaine a été réalisée par le cabinet d’architecture Malot et inaugurée en 1992 au cœur du quartier des Provinces.


3. Dommartemont, la fontaine des Ormes

Au nord de l'agglomération, en lisière du Plateau de Malzéville, classé site Natura 2000, Dommartemont est un village charmant avec ses rues pavées. En 1729, une fontaine est créée place de l’Orme, puis en 1856 un lavoir couvert d’une toiture vient compléter l’ensemble. Vestiges de cet ancien lavoir supprimé en 1961, la fontaine des Ormes est alimentée par une eau de source du Plateau de Malzéville.


4. Houdemont, la fontaine-lavoir de l’Egayoir

Le lavoir situé devant la pharmacie date de 1847. L’égayoir est une mare où les poules et les canards s’ébrouaient. Il permettait à l’époque aux animaux du village de s’abreuver. C’est en 1937 qu’il fut couvert puis vitré, pour protéger les lavandières. L’eau du Fonteno alimentait, jusqu’au siècle dernier, trois étangs dont les eaux fournissaient la force motrice aux trois moulins du village, dont celui du haut qui datait du XIVe siècle. Cette source desservait également le presbytère, la fontaine principale et le château. En 2021, le lavoir a subi une rénovation de sa toiture. En 2022, la commune a pris la décision d’installer un éclairage permettant de mettre en valeur sa charpente.


5. Vandœuvre-lès-Nancy, la fontaine du tonneau

Parmi les six fontaines et les deux lavoirs du village ancien de Vandœuvre-lès-Nancy qui constituent une partie du patrimoine de la commune, le petit lavoir du Tonneau présente la particularité d’être un lavoir-fontaine, le plus ancien de Vandœuvre édifié au 17e. À cette époque, les habitants du village étaient essentiellement des vignerons, et le raisin des vignes courant sur les coteaux bien exposés, donnait un vin très apprécié. Afin de montrer l’importance de la vigne dans leur existence, les villageois construisirent dans la rue joignant le pressoir à la rue principale du village, une fontaine constituée d’un tonneau de pierre reposant sur un socle, dont l’eau s’écoule par la gueule d’un lion. La fontaine accolée à un petit lavoir et son rinçoir. Ce tonneau de pierre toujours alimenté par sa source, a donné son nom à la petite rue où il se situe, en face du parc du même nom.


6. Maxéville, le lavoir et ses lavandières

Situé en face de la mairie, le lavoir de la rue du 15 septembre 1944 est un petit ouvrage du patrimoine communal. Dans le cadre des travaux de rénovation du centre-ville, Isabelle Pierron, artiste peintre, a réalisé une fresque sur le mur de fond. Elle représente les lavandières locales d’autrefois que l’artiste a retrouvé sur d’anciennes photographies. La requalification du centre de Maxéville respecte une démarche de développement durable notamment dans la gestion écologique de l’eau. L’eau d’exhaure, résurgence de l’ancienne mine de fer, à proximité de l’église Saint-Martin, est très abondante. Ce trésor naturel permet d’alimenter les nouveaux jeux d’eau, le ruisseau qui chemine jusqu’à l’église ainsi que le lavoir.


7. Villers-lès-Nancy, le lavoir haut perché

Les lavoirs étaient autrefois des lieux d'échange et de rencontre essentiellement féminins, où, selon le dicton, les femmes lavaient leur linge et salissaient leurs voisins ! À genoux, il fallait taper le linge à grands coups de battoir pour faire sortir le savon, puis on faisait bouillir le linge dans des lessiveuses avant de revenir le rincer au lavoir. Les lavandières ne sont plus que dans les souvenirs mais le lavoir de la rue Albert 1er est encore usité. Aux beaux jours beaux jours des gens viennent y chercher de l’eau pour arroser les jardins.


8. Heillecourt, la Fontaine en grès des Vosges

La Place de la Fontaine est née à la jonction de la rue des Cours et de la rue du Gué. À cet emplacement se trouvaient naguère l'église, le cimetière et le lavoir dit "du bas" qui servait aussi d'abreuvoir pour le bétail. La fontaine qui donnera son nom à la place a été réalisée par un artisan sculpteur des Vosges et inaugurée en 1978. En 1993, la fontaine est déplacée de quelques mètres lors de l'aménagement des abords de la Grande Rue et du parking. La place prend alors l'aspect que nous lui connaissons.


9. Ludres, De fontaines en lavoirs

La commune possède deux lavoirs, l’un situé place Ferri de Ludre et l’autre rue du Mont. A l’origine, il s’agissait de fontaines qui ont été transformées en lavoir au milieu du XIXe siècle.

A partir de 1884, des sondages sont effectués sur le territoire communal pour rechercher de nouvelles sources : les deux fontaines du Mont et de la place des Marronniers (Ferri de Ludre) sont devenues insuffisantes pour une population qui dépasse 1000 habitants.

A la suite de ces recherches, Il a été reconnu que l’alimentation de toute la population pourrait être assurée au moyen du captage de la source du Vieux Marché émergeant à une altitude plus que suffisante dans le Coteau Sud-Ouest du Village. Cette source appartenant au Comte Gaston de Ludre, une convention est passée avec lui en août 1893. Cinq bornes fontaines et deux bouche-incendies seront installées avec des travaux débutés en 1926 et réceptionnés le 22 mars de la même année. Concernant la fontaine de la Place Ferri, son histoire n’est pas banale. Quelques années avant la Révolution, le Seigneur du château fit transporter la fontaine qui se trouvait dans sa la cour pour en faciliter l’usage à ses fermiers qui habitaient trois maisons d’exploitations voisines. Avant la construction de la fontaine, s’élevait à cet endroit le poteau auquel était attaché le carcan destiné à exposer les condamnés de la justice seigneuriale à la vindicte populaire.


L’info en plus

La Fontaine de Nancy Thermal
Rongées par la rouille, les Trois Grâces de la fontaine, installée au centre du pavillon Nancy Thermal, n’en avaient plus que le nom. L’ensemble vient d’être totalement restauré à partir des moules originaux choisis par l’architecte Louis Lanternier. Réalisée entre 1913 et 1914, lors de la construction de l’établissement thermal, la statue des Trois Grâces reprend le modèle créé par Germain Pilon pour le monument du cœur d’Henri II, conservé au Musée du Louvre à Paris. La fontaine du pavillon thermal est entourée par un bassin circulaire en pierre. Ce dernier comprenait trois bornes prolongées d'un robinet d’où s’écoulait l’eau de la fontaine, permettant ainsi aux curistes de se servir en eau chaude.

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