Découverte(s)

Pierre Pelot, raconteur d’histoires

De Pierre Pelot, on connait surtout ses romans, dont le dernier « Loin en amont du ciel » vient tout juste de paraître. Mais c’est le peintre qu’accueille la MJC Bazin à Nancy. Du 22 septembre au 23 octobre, l’auteur vosgien raconte ses histoires sur toiles.

De Pierre Pelot, on ne sait pas grand-chose tout compte fait. Ses écrits ne disent de lui que ce qu’il veut bien laisser échapper. En plein et surtout en délié il y a cette part d’ombre qui colle aux semelles comme la boue des sentiers vosgiens à l’automne. Peu savent même son vrai nom. Pierre Pelot s’appelle en réalité Pierre Grosdemange. Mais ça change quoi puisque l’on sait qu’il est vosgien ! Né à Saint-Maurice-sur-Moselle, il y vit toujours. Il a fait de ce village dans la vallée le point de départ et d’arrivée, d’une multitude de voyages immobiles.

Lorsqu’il apprend le dessin au début des années 1960, c’est seul et par correspondance. Après quelques BD, il choisit les mots pour mettre en scène sa passion et sa grande connaissance du monde américain. Son premier roman, « La piste du Dakota », paru en 1965 sous la signature de Pierre Pelot, se déroule aux États-Unis au lendemain de la guerre de Sécession. Puis vient « Quatre Hommes pour l'Enfer » en 1967, où il crée le personnage de Dylan Stark, un métis franco-indien né dans le sud des États-Unis.

Un auteur touche-à-tout

De nombreux lecteurs font sa connaissance en 2003, à travers le roman historique, « C'est ainsi que les hommes vivent », qui nous plonge au cœur des Vosges au 17e siècle. L’auteur de « Un été en pente douce » ne se donne pas un genre. Il touche à tout avec talent. Comme sa série de paléofiction  « Sous le vent du monde » ou « Le rêve de Lucy » rédigée avec la collaboration scientifique de Yves Coppens. Les récits et contes pour enfant illustrés par son fils Dylan, ses romans noirs tels que « La forêt muette » ou encore « Natural kill » ou les plus classiques « Méchamment dimanche » et « Petite éloge des saisons », en font un auteur inclassable. « Je suis un écrivain. J’ai écrit des polars, des romans de science-fiction, de fantastique, de westerns… des nouvelles, des scénarios, du théâtre… et je ne suis pas un écrivain de science-fiction, de polars, de westerns, etc. Je suis un écrivain ; c’est la seule chose dont je suis certain », dit-il sans fioriture.

Son dernier roman, « Loin en amont du ciel », porte bien son titre. « Ce texte vient de loin », dit-il. De son enfance, quand il jouait aux cow-boys et aux Indiens dans les forêts de ses Vosges natales et des westerns qui jalonnent sa vie. Son héros Dylan Stark est de retour. La plume aiguisée de Pelot aussi. Et comme toujours, la beauté du texte l’emporte sur la noirceur des vies racontées.

Des histoires en peinture

Celles et ceux qui suivent l’auteur par le petit bout de la lorgnette (Facebook), connaissent son atelier installé dans le grenier de sa maison. Entre les extraits de sa BD western, de ses coups de gueule, ses coups de cœurs aussi, il y glisse ses huiles comme des petits bouts de délicatesse et de poésie. Des nus, des paysages souvent vosgiens, des moments de vie posés là comme des petits bouts d’histoires. Pierre Pelot expose à la Galerie de la MJC Bazin à Nancy cet automne. « Peindre comme écrire, c’est la même chose, juste pas les mêmes outils.

Une peinture c’est une histoire, sinon complète, sinon entière, un morceau ». Sur ses tableaux, les femmes ne s’exposent pas mais semblent avoir été surprises et fixées un instant. Les paysages ont la lumière du soir comme du petit matin. Du 22 septembre au 23 octobre, Pierre Pelot ouvre gnd son antre avec « Peindre ».

Exposition Peindre de Dylan Pelot, du 22 septembre au 23 octobre à la Galerie Z MJC Bazin 47 rue Henri Bazin à Nancy.

Article suivant

Article suivant